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DOPAGE – Ces athlètes paralympiques qui se brisent un orteil pour aller plus vite

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FP PHOTO / GIUSEPPE CACACE

"Seriez-vous prêt à briser un de vos orteils pour gagner une médaille paralympique ? Vous assiériez-vous sur un objet coupant ? Etrangleriez-vous vos testicules ?" A en croire un scientifique qui suit les athlètes engagés dans les Jeux paralympiques, un tiers des compétiteurs touchés à la colonne vertébrale s'infligent de telles blessures pour améliorer leurs performances, rapporte la BBC.

Ces pratiques, appelées "boosting" (stimulation), visent à accroître la pression sanguine. Elles sont interdites par le Comité paralympique depuis 1994, mais visent à répondre aux handicaps spécifiques des sportifs souffrant de lésions de la moelle épinière, dont la pression artérielle est souvent basse. "Quand un athlète pratique une activité physique intense comme la course ou la natation, sa pression artérielle augmente et son rythme cardiaque s'accélère. Cette réaction n'existe pas chez les athlètes blessés à la colonne vertébrale. Le 'boosting' est un raccourci permettant d'augmenter la pression sanguine et ainsi d'améliorer leurs performances", explique la BBC.

Des risques pour la santé

"En certaines occasions, j'ai administré des chocs électriques importants à ma jambe ou à un de mes orteils", confie Brad Zdanivsky, un alpiniste canadien de 36 ans, qui avait découvert le "boosting" en salle de gymnastique : "Je pouvais soulever plus de poids et pédaler plus fort, c'est très efficace."

Mais le "boosting" a un prix : "Vous atteignez un pic de pression artérielle qui peut faire éclater un vaisseau derrière votre œil, ou provoquer une attaque cérébrale. Ça peut également provoquer un arrêt cardiaque. C'est très désagréable, mais les résultats sont indéniables", explique Zdanivsky. Cet alpiniste a eu la colonne vertébrale écrasée lors d'un accident de voiture en 1994. Il n'a jamais accepté que ce drame l'empêche de poursuivre sa passion.

Un phénomène connu

Un journaliste britannique, qui a couvert les Jeux paralympiques pendant des années, explique à la BBC avoir entendu parler d'athlètes qui utilisaient des petits marteaux pour se briser des orteils.

Selon une enquête menée par le Comité paralympique pendant les Jeux de Pékin, 17 % des athlètes ayant répondu ont reconnu avoir recourt à de telles pratiques. Mais nombre d'experts estiment que la proportion est sans doute largement supérieure, peut-être autour de 30 %.

"Il est vrai qu'il existe un désavantage certain à avoir une pression artérielle basse", explique le Dr Andrei Krassioukov, spécialiste des blessures de la colonne vertébrale. "Tout d'abord, ces personnes veulent se sentir mieux, et elles se sentent effectivement mieux quand leur pression artérielle est plus élevée. Mais la deuxième raison est bien sûr le désir de gagner, de se mesurer de façon équitable aux athlètes qui ont une pression normale", avance-t-il.


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